La chapelle du Sacré-Cœur, aujourd’hui inutilisée, a été construite en face du cimetière de Stenay. Pour retrouver ses origines, il faut remonter au début du siècle dernier, en 1907, quand Mgr Mangin, curé-doyen de Stenay, fut momentanément expulsé de l’église paroissiale Saint-Grégoire. On était en France en pleine crise politique et religieuse et le maire de l’époque, se basant sur la loi de Séparation entre les Églises et l’Etat (1905), avait interdit au curé d’y célébrer la messe. Mgr Mangin, le 15 août, put officier de la fenêtre du presbytère, mais cette situation ne pouvait durer.
Il décida donc de faire construire un nouveau lieu de culte sur la route de Verdun. Peu de temps après, il put réintégrer l’église paroissiale, mais conserva son idée de construire une chapelle sur un terrain privé.
C’est le 12 avril 1908 que fut posée la première pierre. Due aux plans de l’architecte Martin, de Verdun, construite par Adolphe Andrien, de Brouennes, la chapelle ne put sortir de terre que grâce aux dons d’Ernest Bourgeois, le bienfaiteur de nombreuses paroisses des environs. Conçue au départ comme lieu de réunion pour les hommes du canton, et non comme lieu de culte, elle fut bénie le 25 octobre 1908 par Mgr Dubois, évêque de Verdun.
Ce « petit Montmartre », comme l’appelaient les Stenaisiens de l’époque, est resté abandonné pendant longtemps. De style roman, précédée d’un clocheton, elle reçut plus tard des vitraux dus à l’artiste Daniel Vassart et à Claude Gerner. Elle porte sur sa façade plusieurs inscriptions dont un chronogramme original, écrit par l’abbé Nicolas, alors curé de Laneuville. Ce texte permet de lire la date de construction de la chapelle en additionnant les lettres majuscules qui servent de chiffres romains.
Texte: Office de tourisme de Montmédy
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