MYTHE ET RÉALITÉ
Les armoiries de Stenay comportent un chevron bleu, y compris un lion jaune debout faisant face à gauche, les pattes et le bout de la queue en rouge sur fond argenté.
En 1880, la tête d’un diable fut placée au-dessus.
Sur quoi repose cette innovation étonnante?
MYTHE ET RÉALITÉ DU DIABLE DE STENAY
Les armoiries originales de Stenay étaient celles d’un neveu de Godefroid de Bouillon. Au 11ème siècle, la ville était à lui. Godfrey, cependant, lui prit Stenay et vendit la ville pour payer sa première croisade.
Cette arme peut être trouvée à divers endroits de la ville – surmontée d’une tête de diable dans le cadre de l’arme.
Quelle est la signification de cette tête de diable grotesque et impropre?
Stenay a-t-il des origines sataniques?
En 1904, après des débats houleux, la France adopte la loi de séparation de l’Église et de l’État.
On sait qu’après l’adoption de cette loi, Stenay est devenu un spectacle de débats passionnés: entre Mgr Mangin d’une part et le maire nouvellement élu Nicolas Edouard Poterlot d’autre part. Ce dernier était un républicain anticlérical et radical, également franc-maçon. En 1908, ce conflit politico-religieux est à la base de la construction de la chapelle du Sacré Coeur à Stenay.
Après Jeantin, davantage d’écrivains, en particulier d’historiens, ont traité de l’origine étymologique du nom Stenay. Au total, 25 noms différents ont été détectés qui ont donné naissance à la ville au fil des siècles. En 714 c’était Sathanagium, plus tard Astenidum, au 10ème siècle Sataniacum puis à partir de 1643 Stenay.
Dans l’histoire récente, l’écrivain Gérard de Sède, dans son livre «La ras fabuleuse», paru en 1970, a repris et développé ce mythe. Il laisse les Mérovingiens descendre des géants d’une autre planète
LA RÉALITÉ
La majorité des experts en histoire médiévale supposent que le nom gallo-romain original de Stenay était ASTENIDUM.
Ils sont basés sur un document de l’époque de Charles le Chauve, qui mentionne un «pagus» (village ou district) dans une liste de lieux placés sous son règne.
D’autres textes, à l’origine allemands, vont également dans ce sens. Par exemple, sur la célèbre carte Mercator, Stenay est appelé ASTENAY.
Cependant, certains historiens ont remis en question cette explication de l’origine du nom de lieu. Le «Pagus» susmentionné n’appartenait pas aux zones assignées à Charles le Chauve. C’était à l’est de la Meuse et cette terre appartenait à son frère Lothar.
Mais à notre connaissance de l’étude des anciens domaines et des fiefs ultérieurs, la Meuse n’a jamais été une frontière rigide dans le cours de l’histoire telle que nous la connaissons aujourd’hui.
Un autre problème non résolu est de savoir comment, en 300 ans de tradition, la transition d’ASTENIDUM à SATHANAGIUM, SATANACUM et une douzaine d’autres versions s’est produite.
En principe, on peut partir de deux manières.
Stenay est encore dérivé par divers historiens du mot allemand «Stein» et du mot «Acum», qui signifie résidence. Stenay est construit sur une couche de calcaire qui a également été utilisée comme matériau de construction. Cela est évident dans les nombreuses caves creusées dans la roche. D’autres encore expliquent le nom de Stenay des noms Sathanagium ou Astenidum, ou résidence d’Asténus, Satinus ou Septimus, à qui la ville appartenait à l’époque gallo-romaine.
Enfin, dans la toponymie (étude de toponymie), le nom de lieu «Stationem» est appelé station sur la Meuse.
Source et merci à: Office de Tourisme de Stenay: site: www.tourisme-stenay.com
Chronologie des armoiries de la ville:
1400: L’existence d’un sceau sur un contrat entre Lorraine et Luxembourg du 4 mars 1400 (voir Denain, S., et Dom Calmet).
1641: Les armoiries du roi au cœur brûlant et au lys marquées «ME TUUS URIT AMOR» (l’amour pour toi brûle en moi) et «STENACENSIS INSIGNA» (voir Denain page 364 et Vigneron page 62).
1684: Sceau de la ville sur un texte sur les droits de pêche.
1684: Sceau de la ville sur une copie d’une charte.
1723: Sceau de la ville sur une lettre à un avocat et procureur du Parlement de Paris – AMS II-I.
1775: La ville a ses armoiries gravées et imprimées sur des certificats (avec armoiries?).
1793: Les idéaux anti-féodaux de la révolution conduisent à la destruction de toutes les représentations d’armes (familiales) à Stenay, dans les maisons et à l’extérieur.
1868: Armoiries de Stenay (ADM B 248).
1880: Arrêté du conseil municipal d’enregistrement et d’utilisation du sceau de 1648.
Vers 1916: Le dossier «Stenay» (avec dessin) disparaît des archives municipales après le pillage par l’armée allemande.
(Sources: Jean Maillard – «Dossiers documentaires meusiens TII», Philippe Voluer, historien et archiviste, Pierre de Martin, Professeur HDLR)
URBS STENACENCIS
Jusque vers 350, Urbs désignait le pomerium, la partie de la ville située à l’intérieur des murs de la ville. Un espace de prise de décision politique, le siège du gouvernement et le centre de la spiritualité. Autour de la ville, à mille pas / marches, les continents sont la banlieue.
Urbs désignait principalement les villes ouvertes où les résidents avaient une résidence permanente, avec l’emploi, l’agriculture, le commerce et l’industrie. Souvent, ces villes ont été plus tard entourées de fortifications mais ont gardé leur nom d’origine.
Ainsi, le terme urbs peut également désigner les villes fortifiées.
Mais le terme correct pour ce dernier serait oppidum. La racine du mot «ops» signifie richesse, ressources. Dans l’oppidum, les Romains protégeaient leurs biens les plus précieux tels que les vivres et le stockage des armes.
Ces urbs oppida, comme les campements, étaient généralement construits sur des collines difficiles d’accès, même dans les marais ou sur des îles où l’eau servait de protection et de défense supplémentaires. (Source: Wikipedia.org)
URBS STENACENSIS fait ainsi référence à la ville de Stenay, dont l’existence remonte à l’époque gallo-romaine.
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