Une chapelle dessinée par un disciple de Le Corbusier à découvrir lors d'une randonnée en forêt d'Argonne depuis Beaulieu-en-Argonne.
Les vitraux ont été dessinés par une toute jeune Japonaise et apporte lumière et clarté à l'intérieur.
Cette chapelle est située sur le site de l'Ermitage de Saint-Rouin. Au fin fond de la forêt d'Argonne, sur le territoire de la commune de Beaulieu (Google maps), se trouvent l'Ermitage et la Chapelle Saint-Rouin.
L'histoire de ce lieu remonte au lundi 17 septembre 680. C'est en effet à cette date que s'établit un pèlerinage consécutivement à un miracle effectué par un moine de l'abbaye de Tholey en Sarre, nommé Graudingus (il est aussi appelé parfois Chrodingus mais je vais rester sur Graudingus parce que je trouve cela plus rigolo).
Bref, notre moine cherchant à évangéliser le Sud argonnais se retrouva face aux hommes d'arme du seigneur des lieux, un certain Austresius (qui donnera son nom au village Autrécourt).
Chassé à grand coups de pieds dans le derrière, Graudingus entreprit un voyage à Rome où il se vit confirmer sa mission d'évangélisation.
Sur le chemin du retour, Graudingus se demandait bien comment il allait pouvoir s'attirer les bonnes grâces du méchant Austresius. C'est en arrivant en Argonne qu'il appris que la famille du païen seigneur était tombée malade. Rigolant dans sa barbe car il savait que Dieu était derrière tout cela, il fit boire à cette famille de barbares l'eau de la fontaine qui coulait dans les bois de Beaulieu. Et bien sûr tout le monde fut guéri, et devant ce miracle Austresius dut s'incliner. La Chapelle de Saint RouinOn construisit dans cette forêt une chapelle dédiée à Graudingus qui, s'étant aperçu que son nom pouvait prêter à rire, préféra se faire appeler Saint Rouin. Et, comme la chapelle était détruite à chaque invasion, on la reconstruisit encore et encore au cours des siècles ; l'Ermitage n'apparaissant que des années plus tard.
En 1946 la chapelle s'écroula une nouvelle fois et on décida une nouvelle fois de la reconstruire suivant un concept... moderne que l'on doit au Père Rayssiguier (collaborateur de Matisse à la Chapelle de Vence).
Béton banché, pilotis, formes simples et géométriques, le tout adouci par les créations d'une artiste de huit ans (Kimié Bando) à qui l'on doit les vitraux, le gratte-pieds (très important le gratte-pieds !), le clocher et les arabesques qui agrémentent l'aspect "décoffré brut" du béton.
Quant à la porte très "design", elle est due à l'artiste Pierre Szekely. La fontaine est toujours visible, ainsi qu'un retable de l'Assomption du XVIIIe siècle, seul vestige de l'église de l'abbaye de Beaulieu, situé un peu plus haut dans les bois et que nous avons malheureusement loupé.
Une bonne balade en perspective pour les curieux que vous êtes... Texte: verdun.over-blog.net/ Lire la suite: la-lgende-saint-rouin
Site internet"
rouin