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Les Vitraux

Daniel Vassart

Les vitraux réalisés par Daniel VASSART et Clauden GERNER pour la chapelle du Sacré coeur

Daniel Vassart
1935-1989

1959

(Année et signature: voir station 3, chemmin de croix),

Daniel VASSART est mort quelques semaines après la naissance de son premier petit-fils, Satyâm, le fils de Sonja, l'année des quatre enfants Vassart. On peut voir aussi que Daniel est mort quelque temps après avoir entamé ce qui est la dernière de ses périodes : la période des portiques, des portes ouvertes sur les jardins. Je crois qu'il y a un rapport entre ces deux faits. Comme je crois qu'il y a une raison secrète qui fait que Daniel a eu quatre enfants et que son œuvre compte quatre périodes différentes. Ces remarques ne sont pas de l'ordre de la magie ni de l'ésotérisme. Elles veulent seulement constater que chez Daniel Vassart, la responsabilité que l'artiste se reconnait devant son œuvre, ne lui a pas servi à démissionner de la responsabilité que l'homme a devant la vie

Quatre périodes : La première est dans la verticalité, le trait, l'angle aussi. On est dans le dur, la ligne épaisse, bien marquée. Le tronc de l'arbre est le motif quasi exclusif. J'y vois un tout jeune artiste, qui est homme, et qui se mesure avec les signes de la virilité, avec la brutalité de son sexe, avec la brutalité d'une émotion à dire et qui doit briser le carcan des pudeurs enseignées.

La deuxième période est féminine ; Elle abandonne le trait droit pour la courbe, la sphère : La couleur occupe avant la forme, l'équilibre est recherché avant l'action. La période à tenir, l'énergie qu'elle libère, semblent oubliés au profit d'une attente qui se veut harmonieuse. Pendant de longues années la goutte, la boule, le rond, forme que l'univers affecte de l'atome jusqu'au cosmos règnent seules sur l'espace des toiles. Vassart qui y avait cherché refuge, risqua peut-être de s'y enliser. Mais les toiles deviennent de plus en plus grandes ; C'est leur taille qui me prouve que le peintre n'a pas renoncé à l'ambition de la parole, je veux dire du verbe, c'est à-dire du mouvement. L'ampleur des toiles de l'insatisfaction qui les habite, et elles préparent la troisième période, celle du graphisme

Comme elle commence humblement, cette troisième étape ! Vassart oublie les toiles, les couleurs éclatantes, il revient au noir et blanc, à l'encre de chine et au papier. Ce ne sont que des hachures d'abord, jetées en fouillis à partir de l'observation des herbes hautes, des buissons. Il semble que le peintre réapprend à écrire. Il est sorti de la douceur des sphères dont la très grande beauté immobile menaçait la vie même. Il réapprend à écrire, non pas les mots, mais les formes de la nature. Le format qu'il choisit, ces longues bandes horizontales de papier, rappelle le support du mouvement même de l'écriture. Vassart sortait du silence plastique pour renouer avec la quête du chemin, de l'issue. Et cette issue apparut comme d'elle-même au centre du dessin: ce sont les ouvertures qu'on devine d'abord, puis qu'on voit de plus en plus nettement, parmi l'embroussaillement du graphisme. Daniel disait qu'il ne faisait que copier l'entrée du jardin qu'on voit, parmi la verdure de la cour, depuis sa maison.

La dernière période reprend tous les thèmes. Le structure solde de la première période est présente dans la solidité des lignes, dans l'architecture des portes, des fenêtres, des portiques, de ces montants stables à partir de quoi le reste du tableau s'organise. De la deuxième période est venue la couleur dans sa gloire et qui règne, par-delà l'ouverture, dans l'extérieur naturel reconquis, renoncé. La troisième période, probablement la plus secrète, la plus humble, celle de la plus grande gestation aussi du doublement présente : D'une part elle unit, dans la construction de la toile, la fenêtre à l'extérieur, et d'autre part, plus thématiquement, elle a permis la redécouverte apaisée de la nature, c'est-à-dire, pour Vassart, du réel.

A travers ces quatre périodes, un peintre nous dit les combats d'un homme qui s'ouvre un chemin vers l'acceptation de la réalité.

Daniel était un peintre ; Il a fait une œuvre. Mais Daniel était aussi un mari et un père, il a fait une famille avec Jacoba. Avec Jacoba et avec ses enfants, il a fait une maison ouverte aux amis, ouverte sur le quotidien de la vie. Jamais la peinture n'a été prétexte pour lui à démissionner de la floraison et des tortures de l'existence.

Une mort soudaine l'a dérobé très jeune à son œuvre, à sa famille, aux amis, à la vie, à ce que nous appelons la vie. Je ne crois pas que ce fut un accident, ni un hasard, ni un non-sens ... Je crois que, dans quelque très intime et secrète profondeur de lui-même, Vassart a décidé que la naissance de son premier petit-fils, ouverture sur quoi s'achève son œuvre de peinture, l'autorisaient à affronter, seul, la fin de ce dialogue que nous entretenons depuis l'aube de notre vie avec le mystère le plus profond de notre mystérieuse existence. Il avait si bien regardé le monde ... Il est allé voir au-delà.

Extrait de l'ouvrage Daniel VASSART aux éditions du Cornilha

Claude Gerner

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... texte

Les Vitraux

Photos non-professionnel...

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Histoire de la Chapelle du Sacre-Cœur :